En Aquitaine, la "perte de repères" des forestiers de l'ONF
03/03/2010 10:03 am
BORDEAUX (AFP) - Les agents de l'Office national des forêts (ONF), appelés à la grève mercredi à l'appel de trois syndicats contre un "budget 2010 de grande austérité", évoquent, en Aquitaine comme ailleurs, leur "perte de repères" face aux "mutations" de l'établissement public.
"Avec toutes les évolutions, les gens ont perdu tout repère, on vous demande de faire tout plus vite et le fait de se retrouver avec moins de personnels, il y a moins de contacts humains et ça accentue la solitude au travail", raconte Pierre Wendling, agent patrimonial à l'ONF en charge de la gestion de 1.400 hectares de forêt et de dunes à Biscarosse (Landes).
En décembre, les syndicats avaient fait état du malaise des agents après le suicide d'un salarié sur son lieu de travail, selon eux le quatorzième en quatre ans à l'ONF.
"Cette perte de repères, je l'ai ressentie quand j'étais dans l'est, en Moselle", poursuit M. Wendling, 46 ans, agent de l'ONF depuis 1982, qui a été reclassé en Aquitaine il y a trois ans après été arrêté plusieurs mois en raison d'une maladie qu'il attribue au stress qu'il vivait alors au travail.
"J'ai mal vécu la mutation qui s'est faite beaucoup trop vite", ajoute celui qui a vécu son arrivée dans les Landes comme une "renaissance".
Ces mêmes "mutations", qui "ont été plus précoces dans l'est de la France", sont mise en oeuvre aujourd'hui en Aquitaine où "on vous demande de faire tout plus vite, dans l'urgence" avec "de plus en plus de gestion administrative" mais "moins de présence sur le terrain", regrette-t-il.
Ce sentiment est partagé par Jean-Luc Pigeassou, 49 ans, lui aussi entré à l'ONF en 1982, qui gère aujourd'hui "2.600 hectares de forêts communales" en Gironde contre "1.200 il y a dix ans" avec l'impression de "passer son temps derrière un écran d'ordinateur".
"C'est un véritable changement culturel pour les personnels. Nombre d'entre nous sommes encore attachés à notre fonction de garde-forestiers, et là on est en train de passer à autre chose", souligne ce représentant du Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l'EspaceNaturel (majoritaire à l'ONF).
En Aquitaine, la fusion des agences de Mont-de-Marsan et de Bordeaux s'est aussi accompagnée de "suppressions de postes", affirme M. Pigeassou. Il regrette que l'ONF "développe ses activités de services, pour faire entrer du chiffre d'affaires, plutôt que de mettre du personnel pour la gestion des forêts domaniales et des collectivités".
Selon Gérard Frigant, secrétaire général du Snaf-Unsa Forêt, l'ONF comptait 16.000 agents en 1985 contre "un peu moins de 10.000" aujourd'hui. Avec deux autres syndicats, CGT-Forêt et Snupfen-Solidaires, il appelle à la grève mercredi pour dénoncer "un budget 2010 de grande austérité".
Une journée d'action à laquelle Pierre Wendling ne participera pas, n'ayant pas, dit-il, "la possibilité financière" de faire grève avec "un salaire brut mensuel de 1.760 euros" auquel s'ajoute un logement de fonction.
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Source : http://www.goodplanet.info/goodplanet/index.php/fre/Contenu/Depeche/En-Aquitaine-la-perte-de-reperes-des-forestiers-de-l-ONF/%28theme%29/301
Je me souviens que vers la fin des années 80, ma tante qui a toujours ses comptes au Crédit Lyonnais, avait des relations privilégiées avec le directeur de son agence. Et un jour le directeur lui dit avec tristesse qu'ils n'allaient plus se revoir, que les nouvelles instructions étaient de ne plus avoir de liens avec la clientèle et pour empêcher toute sympathie des employés envers les clients, le personnel de chaque agence devait changer régulièrement. Plus récemment, une jeune employée de banque de mes relations a quitté son métier de conseillère financière (à la Caisse d'Épargne) pour la simple raison qu'on lui demandait de ne servir que les intérêts de la banque même dans le cas où ils sont contraires aux intérêts des clients.
J'ai pris ces exemples pour montrer la primauté de l'intérêt financier sur la personne humaine.
J'ai déjà parlé de la protection de la Nature, l'arbre en étant un élément essentiel. Désormais les grands groupes, la finance internationale et le gouvernement qui est à leur solde, ne s'attaquent plus aux arbres mais à l'humain que l'on déracine chaque fois que l'on trouve un prétexte pour le faire : délocalisations et mutations en tous genres se multiplient, ainsi l'on coupe tous les liens entre les humains et leurs liens avec leur environnement de travail : l'entreprise et dans le cas présent, la forêt. En effet, chaque forêt a une « personnalité », le forestier la marque de son travail et des liens affectifs profonds s'instaurent entre eux, ce qui entraîne un bien être du forestier et un épanouissement de la forêt. La bonne connaissance de la forêt en permet la bonne gestion d'autant que la surface du domaine n'excède pas les capacités du forestier. Le suicide du salarié cité dans l'article montre à quel point on a détruit cette relation privilégiée.
Pour le plus grand malheur de la forêt, le forestier est réduit à une fonction de machine-outil qu'on ne respectera pas car elle ne coûte rien à remplacer.
Il reste quand même un espoir, le combat que mènent les forestiers avec le syndicat Snupfen-Solidaires (http://www.snupfen1.org/)
si vous aimez la forêt allez sur leur site et signez la pétition,
"Quelle Forêt pour nos enfants ?"
soyons solidaires !